Sur place ou à emporter

Chaque soir, dans sa combinaison de champion du monde de sur place à vélo, Clément Leroy sonne aux portes des maisons et demande l’asile. En échange, il offre un saucisson et un spectacle, principe curieux mais efficace qui l’a conduit aux quatre coins du monde. Le 8 juillet, il se produira à L’Isle-Jourdain sur la route du Tour. En attendant, voici l’histoire de ce licencié du Vélo club de Sorèze, qui possède à profusion ce qui manque le plus à ses contemporains : la fantaisie et la liberté. 📸 Matthieu Sartre

Emporté par son récit haletant, Clément Leroy n’a pas touché à son assiette. Face à lui, ses convives en sont à saucer la leur. Ils n’ont pas perdu une miette du début de l’histoire : l’enfance près de Châteaudun dans les années 1990, le vertige horizontal des panoramas de l’Eure-et-Loir et la liberté d’aller et venir dans un monde sans danger apparent.

Puis, cette nuit étrange au cours de laquelle, alors qu’il a 8 ans, il rêve qu’il fait du vélo à l’envers. Le désir irrésistible, le lendemain, de changer ce rêve en réalité ; les chutes qui s’ensuivent, la petite descente dans l’impasse qui permet de « choper le coup », et ce jour glorieux où, six mois après l’avoir rêvé, il parcourt plusieurs centaines de mètres dos à la route.

Au début des années 2000, le jeune cycliste acrobate découvre dans le Guiness Book l’existence d’un record du 50 kilomètres en marche arrière en 2h52. « Je me suis dit : “ Celui-là, il est pour moi ! ” J’ai contacté le maire de mon village. On a organisé le truc en décembre, pour le Téléthon. J’ai amélioré le record de 4 minutes en faisant 125 tours d’un anneau de 400 mètres dans un froid polaire. C’est comme ça qu’à 13 ans, je suis devenu recordman du monde du 50 kilomètres à l’envers : par hasard et à cause d’un rêve. » Lire la suite

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“J’ai moins peur en saucisse qu’en avion”

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Fantoche cantoche