Métal hurlant

Alexandre Marciel est discret mais partout. On l’a connu biographe de Maurice Faure, adjoint de Pierre Cohen, opérateur de la smart city à la toulousaine, attaché parlementaire, plume de cabinets, vulgarisateur scientifique, promoteur de la presse à l’école, animateur de think tank , dépositaire de la mémoire des Citoyens du monde, homme de réseau en Occitanie et à Bruxelles dans le spatial, la chimie ou la santé. Deux ans après avoir quitté la direction du cabinet de Joseph Carles à la mairie de Blagnac, le voilà qui arpente le terrain miné des métaux stratégiques, sujet crucial pour l’économie et la souveraineté de la France. En pleine rédaction d’un rapport national sur le sujet destiné aux décideurs publics et au Gouvernement, il a souhaité s’adresser à travers Boudu au grand public toulousain, histoire de le sensibiliser à cette question qu’il estime trop sérieuse pour être abandonnée aux seuls politiques. On a dit « Chiche », et on en a profité pour tailler le bout de gras avec ce personnage étonnant. (Paru dans Boudu)

📸 Rémi Benoit


Métaux stratégiques. Qu’es aquò ?

Le terme désigne la cinquantaine de matières premières devenues essentielles à nos technologies les plus avancées : batteries, smartphones, avions, équipements militaires ou panneaux solaires. On parle ici de lithium, de cobalt, de nickel, de cuivre, mais aussi de terres rares, de graphite, de gallium, de tungstène, de platine ou de palladium. Leur extraction est difficile, leur production limitée, et surtout, leur approvisionnement dépend de quelques pays seulement, en particulier la Chine. Résultat : la France se trouve dépendante de l’étranger.

Dépendante à quel point ?

Le rapport Varin remis en 2022 à Emmanuel Macron révèle une dépendance totale. 100% pour la France en ce qui concerne la matière première, et 70% pour l’Europe. C’est d’autant plus préoccupant que la transition énergétique sera de plus en plus consommatrice de matières premières. Pendant que chez nous, de l’élu local au Président, chacun y va de son incantation entre deux colloques et trois petits fours, personne ne semble réaliser que ce glissement d’une dépendance aux énergies fossiles à une dépendance aux métaux aura des conséquences géopolitiques colossales.

Un exemple ?

Le Chili, l’Australie et l’Argentine représentent 80% de la production mondiale de lithium, composant essentiel des batteries qui alimentent nos appareils électroniques. Si ces trois pays s’al- lient et forment un cartel du lithium, ils modifieront en profondeur la géopolitique mondiale. Que fait la France ? Nous regarderons le train passer en hurlant « Transition énergétique ! Transition énergétique ! », sans accepter la complexité immense de ces questions… Lire la suite

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