Comme personne
Avec un style bien à elle et des chansons pour tous, Marie Amali s’est forgée en trois ans une solide réputation sur la scène locale. Le 22 avril, l’auteure-compositrice-interprète toulousaine se produira sur la scène du Printemps de Bourges dans la sélection des Inouïs, tremplin prestigieux qui a révélé Thylacine, Feu! Chatterton et Christine and the Queens.
📸 Rémi Benoit
Bien sûr le printemps était plein de promesses. C’était la fin du pass, du masque et des menaces, et le public surjouait un peu son bonheur d’être là.
Les présents n’en ont pas moins assisté à un phénomène rare, ce 11 mai 2022 au Florida, à Agen, quelques secondes avant le début du concert de Feu! Chatterton. La foule, qui d’habitude fait peu de cas de ce qui se trame sur scène avant l’arrivée des têtes d’affiche, s’est cette fois emballée pour les artistes de la première partie : une Toulousaine inconnue au bataillon, Marie Amali, accompagnée par un certain Mathieu Laciak.
Trois minutes d’applaudissements à tout rompre qui ont marqué Julie Luga, directrice de l’agence de développement culturel Bajo el Mar, et manageuse de l’Amali en question : « En vingt ans de carrière dans la musique, je n’avais jamais vu ça… », s’émeut-elle encore un an après.
La première fois que Julie Luga a entendu Marie Amali, c’était avec son équipe en quête de talents émergents, lors d’un tremplin musical étudiant du Crous : « On est tombés amoureux de sa finesse d’écriture, de sa musicalité, de sa mélancolie, de sa voix puissante. Elle est jeune mais parle à tout le monde. Elle est l’époque mais fait remonter chez ceux qui l’écoutent une mémoire de la chanson française ancrée en chacun de nous. »
On ne répètera pas cet éloge à l’intéressée, déjà suffisamment gênée qu’on s’intéresse à elle. On la retrouve place de la Patte-d’Oie, dans ce quartier panaché où elle vit et aime traîner. Depuis la terrasse du bistrot, le temps de la conversation, on verra défiler le cortège habituel de ce coin de rive gauche, ces mémés à cabas, ces vélos-cargos chargés de marmaille, ces camés titubants et ces collégiens qui ploient sous le joug des Eastpak. Lire la suite